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L’hôtel de la Monnaie de Montpellier

Par Fabrice Bertrand 20 septembre 2020
Article rédigé par Fabrice Bertrand 20 septembre 2020

Si il est des lieux qui à Montpellier renferment de nombreux secrets, l’établissement de la Providence, qui ouvre rue de la Monnaie, à deux pas du Musée Fabre, en fait assurément partie.

Arrière de l’hôtel de la Monnaie de Montpellier, rue de la Monnaie.
Source photo : Marie Hénard – Office de tourisme de Montpellier, 2014.

Avant de vous entretenir de quelques éléments de son histoire, permettez-moi tout d’abord de vous présenter pendant quelques instants ce sou melgorien, une monnaie frappée à Mauguio et placée sous l’autorité des puissants seigneurs de notre secteur et qui comptait parmi les plus respectées du Bassin méditerranéen.

Du sou melgorien… à la livre tournois

Le sou melgorien, en fait le denier en argent dépendant de l’autorité des comtes de Mauguio et de leur armée, fut pendant fort longtemps la seule monnaie frappée dans l’aire de Montpellier. Il semblerait même qu’elle compta au nombre des toutes premières qui furent battues dans le midi médiéval. En effet, elle est mentionnée dans certains documents dès le 10ème siècle et s’inscrit dans une période d’affaiblissement des structures monétaires carolingiennes matérialisée par la fin de la centralisation de la frappe. Durant cette période, les comtes, ici en l’occurrence le comte de Mauguio, autrement dit de Melgueil, qui tentaient de s’émanciper de l’autorité royale se hasardèrent à créer des monnaies locales dont ils garantissaient la valeur et la teneur en métal rare, notamment en argent.

L’histoire retient l’année 963 pour celle de sa création et comme son nom l’indique, cette monnaie était frappée dans la puissante ville de Mauguio. Quatre maîtres de la monnaie, un essayeur, un tailleur, et de nombreux aides prenaient part à sa réalisation, à partir de deux matières premières, cuivre et argent, provenant des mines de plomb argentifère d’Orzals en Rouergue, de Saint-Rome du Tarn, de Villemagne ou encore de Vivarès près d’Annonay.

Toutefois cette monnaie n’était pas la seule à circuler en Languedoc, d’autres puissants seigneurs languedociens à l’image des Bermond d’Anduze et de Sauve, des comtes du Gévaudan, des Trencavel, avaient eux aussi créé leur propre monnaie, mais aucune n’eut l’importance du denier melgorien qui rayonnait également sur leurs territoires. Dans notre Languedoc Méditerranéen, seules les monnaies de Toulouse et de Barcelone pouvaient apparaître comme des concurrentes.

Mais il convient toutefois de rappeler que ces monnaies avaient un fondement commun, en héritage commun, le denier romain, qui était l’unité monétaire de l’ensemble de l’Europe Occidentale.

D’autres petites monnaies permettaient de subdiviser ce denier : la « maille » ou l’obole, valant un demi-denier, et le « podès », valant un quart de denier. Le sol, unité comptable, équivalait à 12 deniers, et la livre à 20 sous, soit 240 deniers. Pour rendre encore plus complexe ce principe comptable, le sol melgorien était considéré comme valoir la moitié de celui de Toulouse.

Face à l’affaiblissement des comtes de Mauguio, les Guilhem, seigneurs de Montpellier, avaient progressivement obtenu des parts sur la frappe de cette monnaie. Afin d’en garantir la sécurité et d’assurer par leur crédit la validité des transactions, ils purent prélever trois deniers par livre et les Evêques de Maguelone, qui s’étaient substitués aux droits des comtes de Mauguio, à la suite de la déchéance de Raymond VI de Mauguio, avaient récupéré neuf deniers. Le sou Melgorien devint rapidement la monnaie ayant cours à Montpellier, dans cette grande ville qui était appelée à se développer rapidement et dont le commerce animait chacune de ses rues.

En 1215, grâce à un prêt de vingt-cinq mille sols melgoriens, les consuls de Montpellier purent obtenir des Evêques, deux deniers sur les droits de frappe sur cette monnaie. En 1218, la part de l’Evêque fut à nouveau amputée d’un denier par livre au profit du seigneur de Montpellier, Jacques d’Aragon, en échange de 20.000 sols et les droits de quelques seigneuries. La propriété de la monnaie devenait un des enjeux pour la prospérité de la ville centre, jusqu’à ce qu’en 1225, les Evêques de Maguelone achetèrent au comte de Mauguio le droit intégral de frappe du denier melgorien.

La naissance du gros de Montpellier

L’année suivante, en réponse aux projets monétaires du Languedoc, et surtout pour répondre à une trop faible émission de monnaies, le seigneur de Montpellier, Jayme Ier, roi d’Aragon et seigneur de Montpellier, fait frapper la première monnaie, qui est connue des numismates sous le nom de « gros de Montpellier ». Il porte sur l’avers la mention IACOBUS DEI GRA. REX ARAGON (Jacques, par la grâce de Dieu, roi d’Aragon) et au revers DOMINUS MONTISPESSULANI (seigneur de Montpellier).

Une croix pattée aux extrémités couronnées est placée sur l’avers alors qu’au verso, est porté un écu chargé des armes d’Aragon.

Cette première monnaie d’argent, d’un poids de 3,90 g, dite « Gros de Montpellier » fut frappée en 1273 sur le territoire de la commune de Castelnau.

Le développement d’une monnaie royale

Pour favoriser sa monnaie, dans sa stratégie de réorganisation monétaire du royaume, le roi de France restreint l’utilisation du denier melgorien aux limites du diocèse de Maguelone. Il brisa ainsi l’hégémonie du sou de Mauguio devenu celui de Montpellier.

La monnaie tournois ainsi que l’on qualifiait la monnaie des rois de France supplanta la monnaie melgorienne vers l’année 1300.

Dans ce souci de rationalisation des monnaies, il transféra son atelier monétaire de Sommières, acquis auprès des Bermond de Sauve, à Montpellier de 1310 à 1329 et revint définitivement à Montpellier en 1340 après un retour à Sommières. En parallèle, le Roi de France, Philippe le Bel, ordonna qu’une monnaie soit également frappée à Montpellier, dans sa propriété nouvellement acquise des Evêques de Maguelone. Un premier atelier avait été installé dans le voisinage de l’Eglise Saint-Denis, au pied de l’actuelle citadelle de l’Esplanade. Mais cette situation trop excentrée par rapport à la ville dense, obligea le roi Jean le Bon à le placer à l’abri des remparts, dans la ville dense, à l’intérieur des remparts. Jean le Bon prit une ordonnance le 10 juin 1354 pour procéder à ce transfert.  Toutefois ce déplacement n’était pas du goût des consuls qui devaient déjà répondre aux nombreux espoirs d’installation des populations qui fuyaient les troupes des routiers, soldats désoeuvrés pendant les périodes de paix durant la Guerre de 100 ans. Le Roi obtint tout de même la possibilité de disposer de deux terrains, séparés par une rue, qui deviendra plus tard la rue Fabre. Un vaste enclos où il installa l’administration de la monnaie, et un plus petit où il établit l’atelier à l’emplacement de l’actuelle église des Augustins.

 Rapidement, la monnaie royale supplanta le denier melgorien, qui s’éteint durant le 14ème siècle.

Ecu à la couronne, frappé à Montpellier

L’hôtel de la monnaie de la rue Fabre

On trouve mention d’un hôtel de la monnaie, c’est-à-dire d’une Obrada de la monneda de Francia, sur le compoix de Sainte-Foy de 1429. Mais il ne faut pas y voir qu’un simple lieu de frappe de monnaie, mais une administration chargée de juger les infractions aux règles monétaires et un atelier de production des espèces métalliques. En tant que juridiction, l’Hôtel de la Monnaie avait la charge de recevoir, enregistrer et faire respecter les actes royaux (arrêts, édits, déclarations et ordonnances) et ceux émanant de la Cour des Monnaies de Paris et de la Cour des Monnaies de Lyon, créée en juin 1704 et dans le ressort de laquelle l’avait placé un arrêt du Conseil d’Etat.

Plan de l’hôtel de la Monnaie en 1701 (sources : Archives Municipales de Montpellier)

François Ier ayant ordonné que chaque hôtel des monnaies marquerait d’une lettre distinctive les espèces qui y seraient fabriquées, assigna à celui de Montpellier la lettre N. Par édit du 3 mars 1554, Henri II réduisit les hôtels des monnaies aux seules villes où il y avait des trésoriers de France, généraux des finances. Montpellier put ainsi conserver son hôtel de la monnaie et prolonger la tradition fort ancienne de cette frappe.

Pendant les guerres de religion, ces vastes bâtiments furent récupérés par les protestants, qui y frappèrent à leur tour monnaie. En 1622, le duc de Rohan y fit frapper des monnaies illégales, qui étaient des contrefaçons des monnaies royales. Au lendemain de la prise de la ville par Louis XIII, l’hôtel de la monnaie fut reconcentré sur un seul édifice, situé entre les rues Montpelliéret, Fabre et de la Monnaie.

Louis XIV, frappé à Montpellier en 1647 (lettre N)

L’hôtel de la monnaie de Montpellier, qui ne bénéficiait pas d’une grande activité, connut sous Louis XIV un grand regain d’activités. La localisation de Montpellier, à proximité de l’Espagne et de son or des Amériques, donnait à l’atelier local le rôle de centre de distribution de l’or des Amériques en France, provenant du royaume voisin. Montpellier frappa également les fameux dardennes dont le bronze résultait de la fonte des canons de l’arsenal de Toulon.

Double Louis d’or au buste nu de Louis XVI, frappé en 1786 dans l’atelier de la monnaie de Montpellier (la lettre N au revers, sous les blasons de France et de Navarre correspond à l’atelier monétaire de Montpellier)

Les bâtiments pendant la Révolution

Pendant la Révolution, ce vaste établissement perdit de son dynamisme, jusqu’à ce qu’il soit définitivement fermé en 1793. On n’y produisait plus que quelques monnaies de bronze frappées à partir des matériaux, souvent de piètre qualité provenant de la fonte des cloches paroissiales.

L’hôtel de la Monnaie de Montpellier fut définitivement supprimé par la loi du 22 vendémiaire an IV (14 octobre 1795). Cette maison fut vendue en tant que bien national et fut acquise par le sieur Bouys, qui en 1808 la céda à l’administration municipale de Montpellier pour agrandir l’œuvre voisine de la Miséricorde.

En 1808, l’administration municipale en fit l’acquisition auprès d’un certain sieur Bouys pour en concéder la gestion à l’œuvre de la Miséricorde et lui permettre de rendre les secours à la population de Montpellier.

A suivre…

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Fabrice Bertrand

Historien, géographe, passionné par le patrimoine de son Languedoc natal, Fabrice Bertrand anime depuis janvier 2016 avec Loïc Vannson le groupe facebook "Montpellier, patrimoine, histoire et souvenirs" où il partage avec le plus grand nombre ses découvertes.

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3 commentaires

Jandrok de Bozsoki Beartix 20 septembre 2020 - 19 h 47 min

Passionnant come chaque fois. Vous-être combien, Fabrice Bertrand, deux avec Loïc Vannson ou toute une équipe pour faire ce travail de recherche? Même nombreux, c’est une réussite chaque fois. Je vous remercie encore.

Répondre
DOMINGUE 20 septembre 2020 - 20 h 18 min

Merci infiniment pour tout ce savoir que vous nous distillez de manière très ludique, j’adore ! C’est très intéressant ! ❤❤❤❤

Répondre
Jean de La Lune 21 septembre 2020 - 0 h 25 min

Merci de ce bel article très élaboré. Il reste cependant une obscurité sur les origines et le lieu de frappe de cette monnaie, avant qu’elle ne se fasse dans la ville de Montpellier . En effet, on connaît comme précurseur du denier melgorien le denier Carloman II de Substantio (Carloman II = 879-884, régnait sur la Septimanie). Substantio à été avec Béziers une des 2 seules Cités ou l.on battait la monnaie à cette époque. Un siècle plus tard, c’est un comte de Substantio, ayant transporté sa résidence à Melgueil, mais gardant les 2 titres de Melgueil et de Substantio, que l’on voit frapper sa monnaie. Germain, dans son étude, mentionne la date de 943, et non de 963 comme première trace de cette monnaie de Melgueil dans un document historique. Et il estime que sa première émission réelle doit avoir du «  précédé d’assez loin » ces deux dates. Le lieu de frappe n’apparaît pas clairement, sauf sur le Carloman. Peut- on donc penser qu’il y a eu une frappe dans les vieux château de Castelnau, en continuité, et ensuite de Mauguio , avant Montpelier, pour la frappe de ses monnaies ?

Géographie Hérault Tome 3 Page534
Germain Mémoires soc Arch Montpel. Tome 3 pg134

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