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Avant le Père-Noël, les étrennes de janvier : une histoire de Rome à Montpellier

Par Fabrice Bertrand 2 janvier 2021
Article rédigé par Fabrice Bertrand 2 janvier 2021

Vu que nous entrons dans ce mois de janvier, nous pensons qu’il serait bien que nous revenions sur les fameuses étrennes de début d’année, dont le principe semble devoir s’inscrire dans la nuit des temps.

Etrennes de janvier

Cette expression, si usuelle jusqu’il y a peu semble ne plus vouloir dire grand chose aujourd’hui. Les cadeaux se font principalement en effet au mois de décembre, pour Noël. Mais pour nos ancêtres, cette période avait vraiment de l’importance. C’était celle où l’on échangeait ses voeux – dont on connaît la plus ou moins grande sincérité – mais aussi celle où le domestique recevait un petit présent de ses employeurs, et les enfants des cadeaux de leurs proches. Le Père Noël n’était pas encore si généreux qu’il l’est de nos jours.

Les étrennes chez les Romains

La tradition des étrennes pour le Jour de l’An semble aussi vieille que le Monde. Du moins, on peut en trouver la mention dès la période romaine. Les habitants du vaste Empire dirigé depuis Rome, même les plus modestes avaient pour habitude de s’échanger à chaque changement d’année leurs vœux de prospérité et de santé. Ils s’offraient à cette occasion des figues et des fruits secs, mais également du miel, et autres douceurs.

Les citoyens les plus notables, quant à eux, devaient fournir au représentant de Rome un cadeau en argent ou en or. L’empereur Caligula, qui ne faisait pas confiance à ses receveurs, avait même institué la tradition d’accueillir chacun d’eux dans le vestibule de son palais. Ses sujets devaient se présenter devant leur Auguste Empereur avec leur cadeau qui était déposé pêle-mêle dans les coffres du trésor. Caligula valait bien un tel sacrifice ! Sa personne n’était-elle pas sacrée ? Et ses coffres devaient toujours témoigner son lien avec son peuple tant aimé.

Son successeur Claude, certainement pour satisfaire les riches citoyens, voulut interdire les étrennes. Les riches imposés y consentirent, mais les plus modestes ne purent s’y résoudre. La tradition veut que les pauvres soient souvent plus généreux que les riches ! La Religion chrétienne tenta à son tour de les règlementer. Elle assimilait en effet les étrennes à des pratiques païennes, aux offrandes aux dieux de l’ancien monde. Mais même le concile d’Auxerre, en 587, ne put y parvenir. La coutume des étrennes était ancrée dans le calendrier des anciens peuples romains.

Les étrennes sous l’Ancien Régime

Les grands de ce monde, ainsi que les petites gens en conservèrent le principe durant la période médiévale. Il faut toutefois rappeler que le premier jour de l’année civile n’était alors pas le 1er janvier, mais le jour de Pâques… Ce n’est qu’en 1564 sous le règne de Charles IX que l’année civile débuta le 1er janvier. Qu’à cela ne tienne ! Ce 1er janvier devint le jour des étrennes qui connurent alors un nouveau regain.

Les chroniqueurs royaux ont su conserver le souvenir de ce 1er janvier 1686, où l’ambassade de Siam remit à Louis XIV des tombereaux de présents plus précieux les uns que les autres. Flacons de parfum en or ou en argent, tapis luxueux, mobilier de laques aux riches décors d’écaille furent convoyés sur des dizaines de chariots pour rendre hommage au roi Soleil. A l’image de ses prédécesseurs carolingiens, il les distribua en étrennes aux membres de sa cour. Il fit preuve d’une générosité grandiloquente qui lui permit de domestiquer plus encore les grands de son royaume.

Chaque année, le rituel se répéta, jusqu’à ce qu’en 1710, les coffres vides mirent un terme à ses dons somptuaires. Le roi avait même dû faire fondre tout ce qui avait un peu de valeur. Il interdit le don d’étrennes par les villes ou les particuliers. C’était un autre temps, celui où les puissants savaient s’imposer ce qu’ils exigeaient de leurs sujets… Et c’est comme ça, que les nobles de la cour, les bourgeois de Paris et les magistrats des grandes villes envoyèrent au roi, telles des étrennes, leur argenterie pour participer à l’effort de redressement national.

Les étrennes au 19ème siècle

Au 19ème siècle, cette tradition se maintient. La Révolution avait voulu en interdire l’usage, et souhaité abroger par édit cette pratique « vieille France »… En 1793, les étrennes furent tout bonnement interdites. Mais la loi ne put avoir raison de ce principe « old school ». Les premiers jours de l’année demeurent la période des étrennes, donnée par cette main généreuse à des gens plus modestes, ou tout simplement par une grand-mère à ses petits-enfants.

La lecture de la presse nous apprend comment le jour de l’an se déroulait à Montpellier. Dans les familles aisées, il était de tradition d’aller de salon en salon, saluer respectueusement les aînés, qui en remerciement gratifiaient les enfants de présents. Dans l’édition du 2 janvier 1882, nous pouvons lire :

« Beaucoup de monde, hier, dans nos rues. (…) La journée s’est écoulé joyeuse comme tous les premiers janvier au milieu des va et vient des garçons pâtissiers, des visiteurs, des visités absents, des bambins pleins la bouche et les poches de sucreries, et aussi des… employés de tous grades, de toutes espèces et de toute grandeur, employés de préfecture, de mairie, d’administration, etc, en redingotes, gibus et cravates noires. Partout des souhaits de prospérité et de longue vie. Entre deux souhaiteurs de bonne année, signalons deux bons enfants de Savoie, qui se cognaient, hier à deux heures, place de la Comédie, devant près de cent cinquante spectateurs.

Qui bene castigat bene amat. Nos savoyards connaissaient le proverbe et ils le mettaient en pratique avec une vigueur de muscles digne de lutteurs forains. Le motif des coups était un sou que l’un avait volé à l’autre; sur ce passe un gai compère, qui mit fin à la lutte en donnant deux sous au volé. Sauf ce léger incident, rien à signaler ».

Il existait également les étrennes associatives, ainsi qu’en témoigne la parution du 2 janvier 1884 de l’Eclair, sous le titre d’Une charmante fête :

Dimanche, une réunion nombreuse avait lieu au cercle catholique d’ouvriers. A une heure, les joyeux accords de la fanfare annonçaient la fête ouvrière et la grande salle se remplissait des sociétaires du cercle, de leurs femmes et de leurs enfants. Les membres du comité s’étaient rendus nombreux pour faire la distribution des étrennes que les dames patronnesses offraient aux enfants des ouvriers. Deux grands arbres de Noël, couverts de jouets et de bonbons, s’élevaient au fond de la salle et étaient réunis par une table couverte de boîtes, ménages, poupées, etc. M. Pégat, chargé par le comité de présenter ses voeux à cette nombreuses assistance, s’en acquittait avec talent et retraçait, aux applaudissements de tous, ce que la France chrétienne a fait d’excellents pour l’instruction des enfants et la grandeur de la patrie. Après un brillant morceau exécuté par la vaillante chorale, dont l’éloge n’est plus à faire, la distribution des étrennes s’effectuait avec ordre. Rien de plus joyeux, de plus animé et de plus vivant que cette troupe enfantine, accourant à l’appel des numéros qui étaient échus à chacun d’eux. Quel tableau saisissant de la véritable paix sociale, que celui de cette classe dirigeante chrétienne s’inclinant vers la classe ouvrière, pour lui faire partager ses joies du jour de l’an. A trois heures, la fête se terminait dans la chapelle par le chant du Magnificat et le Salut du Saint-Sacrement. »

Deux ans plus tard, l’Eclair, toujours dans ses colonnes racontait que :

« Le premier janvier a été une belle journée de printemps à laquelle on était loin de s’attendre après le froid glacial des jours précédents. Aussi les rues étaient-elles très encombrées. MM. Les officiers et fonctionnaires avaient revêtu leurs brillants uniformes pour aller faire leurs visites du jour de l’an à l’évêché, à M. le général commandant en chef le 16ème corps d’armée, à M. le premier président, à la préfecture, chez M. le maire, etc, etc.

La chorale ouvrière montpelliéraine est allée en corps souhaiter la bonne année à son digne chef, M. Costecal, ainsi qu’à MM. Marcou et Gaston Durand, leurs président et vice-président.

Une aubade a été donnée à M. le Préfet et devant le domicile de M. Laissac par la société de la Sainte-Cécile, qui s’est rendue ensuite chez M. Granier, chef de cette musique, et M. Vianès, son président. Elle ne s’est pas rendue à la mairie, MM. les conseillers ayant jugé opportun d’enlever à la Sainte-Cécile, la modique subvention qu’on lui accordait. »

A Montpellier, et dans notre Languedoc, le jour des étrennes, les enfants les plus pauvres avaient également l’habitude de conduire quelques quêtes à leurs avantages. Ils allaient toquant à la porte de leurs voisins avantageusement fortunés, pour demander quelques précieux centimes, qui mis bout à bout leur permettait d’acheter quelques friandises sucrées. Gare à celui qui se montrait peu généreux ! Ils recevaient en remerciements de leur avarice un sortilège scatologique : Qu’ajets la fouiro touto l’annado.


Les hommes, quant à eux, passaient cette journée au café, si possible aux lotos, où dindes, poulets, filets garnis, et parfois plus rarement agneaux et porcs, formaient les lots les plus prisés. C’étaient les joies du premier de l’an… Il fallut attendre l’Entre-Deux-Guerres pour que Noël se substitue au Jour de l’An. Mais la tradition s’est perpétuée avec les fameux calendriers distribués contre quelques petits billets… La compétition entre les différents quémandeurs a entraîné des quêtes de plus en plus précoces. Certaines débutant maintenant fin novembre… Autres temps, autres moeurs.

Source :

  • Nelli René, 1958 .- Le Languedoc et le comté de Foix, le Roussillon .- Paris : Gallimard
  • Bonnefoy Firmin, 1977 .- Les trois belles filles de Montpellier, les billets du Parage (1974-75-76) .- Montpellier : imprimerie Déhan
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Fabrice Bertrand

Historien, géographe, passionné par le patrimoine de son Languedoc natal, Fabrice Bertrand anime depuis janvier 2016 avec Loïc Vannson le groupe facebook "Montpellier, patrimoine, histoire et souvenirs" où il partage avec le plus grand nombre ses découvertes.

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