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Le sceau à la harpe de Guilhem VIII

Par Fabrice Bertrand 13 octobre 2019
Article rédigé par Fabrice Bertrand 13 octobre 2019

Jeudi 10 octobre, les archives municipales de Montpellier accueillaient une conférence sur la bulle de plomb de Guilhem VIII. Longue de 39 millimètres, elle est liée à l’aide d’une double lanière de peau sur un parchemin de 1192 et représente la fameuse harpe qui fut restituée par le talent d’artisans luthiers en 2018. Cette conférence donnée par monsieur Laurent Macé a donné lieu à une intéressante discussion qui, nous semble-t-il, méritait d’être présentée ici pour ceux qui ne pouvaient être présents.

Bulle de Guilhem VIII (1892)
Source : M. Oudot de Dainville, Les sceaux conservés dans les archives de Montpellier, p. 28.

Cette bulle qui porte sur chaque face une légende identique, « SIGILLUM GUILEMI DE MONTEPESSULANO » présente sur son avers une représentation assez fréquente sur les sceaux du sud du royaume, c’est-à-dire un cavalier, portant une cotte de mailles, un heaume et un bouclier en amande (dit de type normand) certainement héraldique et brandissant de sa main droite une épée. Le cheval harnaché semble être au pas de parade. Si cette figure est assez récurrente dans le traitement des écus de cette période, et notamment de notre secteur, il en est complétement différent pour l’autre face.

Sur le revers, on découvre en effet un homme au corps de profil, assis sur un tabouret large et ouvragé, recouvert d’un large coussin à décor losangé. Il porte un manteau attaché sur l’épaule gauche et qui se déploie en plis caractéristiques de l’art roman. Si le corps est de profil, le visage, légèrement barbu, nous fait face. Ce personnage tient dans ses mains un instrument de musique, une harpe à 10 cordes fixées sur une caisse de résonance ornée d’une tête animale. Cette représentation est assez originale pour être signalée. Au regard des recherches actuelles, le conférencier précise qu’on ne connaîtrait qu’une seule autre représentation de ce type. Elle proviendrait du sceau de Bertran de Forcalquier. Sur ce sceau le seigneur provençal, également seigneur de Sisteron, s’y fait représenter d’une façon similaire, jouant d’une vièle avec son archer. Dans ce cas, celle de ce seigneur, assez modeste, du moins de ce cadet de famille, comme le déclarait amusé le conférencier, « sur une voie de garage », il est évident que cette figure renvoie à la volonté de ce cadet de famille de trouver une place différente dans sa famille par rapport à celle de son frère, celle peut-être d’un homme érudit.

Bulle de Bertran de Forcalquier (1868)
Source : L. Blancard, Iconographie des sceaux et bulles conservés… Archives Départementales des Bouches-du-Rhône, pl. 18, no 1.

Par analogie et même par simplification, même lorsqu’on s’est ingénié à en reproduire l’instrument, on a cru que la bulle de Guilhem VIII renvoyait à une iconographie liée au mouvement des troubadours qui avait pris beaucoup d’importance dans les cours seigneuriales à la fin du 12ème siècle. Le seigneur de Montpellier apparaissait ainsi, sur une face, comme un militaire et sur l’autre, tel un protecteur des arts, ce qui semble être corroboré par les documents d’archives. Il est vrai que la cité de Montpellier accueillait durant cette période de nombreux troubadours qui célébraient la gloire de leurs protecteurs, Guilhem VIII et Eudoxie, son épouse, fille d’un neveu de l’Empereur de Byzance, mais en même temps un enseignement des humanités parmi lesquelles figurait la musique. Mais est-ce réellement le fonds de vérité de ce sceau ?

Bulle de Guilhem VII (av. 1172)
Source : J. Charvet, Description des collections de sceaux-matrices de Monsieur E. Dongé, pl. VI, no 3.

Le conférencier présente dans la continuité de sa démonstration une bulle plus ancienne, qui avait été reproduite dans un ouvrage au début du 20ème siècle publié par J. Charvet, et à laquelle les historiens montpelliérains ne se sont qu’assez peu intéressés. Cette bulle qui est attribuée par ce document au père de Guilhem VIII, son prédécesseur dans l’ordre des numéros, soit à Guilhem VII, emprunte au même répertoire iconographique. Seule la légende qui accompagne le joueur de harpe change. Elle mentionne « + CONFITEBOR TIBI IN CYTHARA D(eu)S M(eu)S » que l’on peut traduire par « Je te célébrerai sur la cithare, ô mon Dieu ! », reprenant ainsi le célèbre psaume 42. Cette évocation religieuse renverse totalement le propos troubadour que l’on attribuait de façon certainement erronée à la bulle de son successeur. Le cavalier qu’il fut, souhaiterait dès lors chanter les louanges de Dieu.

C’est alors qu’une nouvelle hypothèse apparaît : Et si cette bulle n’était pas celle de Guilhem VII, mais celle de Guilhem VI. En effet, on sait que Guilhem VI a fait partie de ces seigneurs qui ont participé à la prise de Tortosa en Espagne dont il reçut un tiers de la superficie et que ses descendants conserveront, mais également, qu’il devint moine au soir de sa vie, en 1149, dans la célèbre abbaye de Grandselve, près de Toulouse.

Ainsi le sceau de Guilhem VIII ne serait que l’héritage de cette tradition du chevalier-moine qui a caractérisé cette famille puissante, profondément ancrée dans la foi chrétienne, alors que le Languedoc se donnait presque entièrement à l’hérésie cathare. Le conférencier rappelait à ce propos qu’ils « sont le cheval de Troie de la chrétienté en Languedoc ». Guilhem VII, d’ailleurs, bénéficiait de l’appellation de filius specialis, dans une lettre du pape Alexandre III datée de 1162, mais aussi trente ans plus tôt de hominem et fidelem nostrum ac specialem beati Petri militem, de la part d’Innocent II. Ce sceau serait ainsi la volonté des seigneurs de Montpellier d’affirmer le lien qu’ils ont entretenu et qu’ils entretiennent avec la papauté et la religion chrétienne.

Cette hypothèse pourrait de prime abord sembler satisfaisante, mais la discussion qui a résulté de cette présentation a permis d’éclairer différemment les conclusions du conférencier. Il était fort intéressant de découvrir que cette harpe n’était pas un instrument utilisé par les troubadours occitans, mais plutôt par les anglo-saxons. Selon cette historienne de la musique, il s’agirait en fait d’une représentation à rattacher à celle du Roi David, qui dissipait le désordre de son âme en accordant sa harpe et en même temps harmonisait le monde. Bien sûr Guilhem VIII ne pouvait se parer d’une couronne royale comme l’iconographie traditionnelle du roi David le nécessitait. Il était très intéressant de voir que cette théorie avait été développée par le conférencier, dans un article de 2009 « Les seigneurs ensenhatz : deux sceaux de princes musiciens (12ème siècle) » et qu’aujourd’hui, il souhaitait la renouveler grâce à ses recherches récentes.

On peut toutefois s’accorder sur le fait qu’il convient mieux de parler de polysémie de la représentation, dont le sens ultime se situe au carrefour de toutes ces interprétations. Erudits les seigneurs de Montpellier l’étaient assurément et ce serait leur faire offense que de réduire leur préoccupation d’identification à un seul dessein. Ils connaissaient leur importance, celle de leur lignage et de leur parentèle, de leur renom conquis dans les Croisades, et pouvaient effectivement vouloir signifier ce désir d’apparaître tels des chevaliers-moines, prêts à louer Dieu et en même faire un clin d’œil à la tradition davidienne.

Bibliographie : Blancard L. , Iconographie des sceaux et bulles conservés… Archives Départementales des Bouches-du-Rhône, pl. 18, no 1 // Charvet J., Description des collections de sceaux-matrices de Monsieur E. Dongé, pl. VI, no 3. // Macé Laurent, 2009, Les seigneurs ensenhatz : deux sceaux de princes musiciens (12ème siècle) – voir en ligne : https://books.openedition.org/irhis/2898 // Oudot de Dainville M., Les sceaux conservés dans les archives de Montpellier, p. 28. // https://www.montpellier.fr/4355-la-harpe-de-guilhem.htm

https://www.montpellier.fr/4355-la-harpe-de-guilhem.htm

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Fabrice Bertrand

Historien, géographe, passionné par le patrimoine de son Languedoc natal, Fabrice Bertrand anime depuis janvier 2016 avec Loïc Vannson le groupe facebook "Montpellier, patrimoine, histoire et souvenirs" où il partage avec le plus grand nombre ses découvertes.

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