Avec la tour des Pins, la Tour de la Babote est le seul vestige d’importance des anciens remparts médiévaux et à ce titre bénéficie d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 4 août 1927. Il s’agit bien de la tour et non de la porte de la Babote. C’est en effet à l’extrême fin du 18ème siècle, qu’une ouverture fut pratiquée dans sa partie basse et lui donne cette fausse apparence de porte de ville.

Collections de la Société Archéologique de Montpellier.
La tour des fantômes ? Histoire d’un nom…
Le nom de cette tour a connu bien des changements au fil du temps. Ainsi dans un document daté de mars 1299, elle est dite « tour qui est près le puits des Bains, cinq ans plus tard, elle est mentionnée sous l’appellation « Tour des Bains ». Ce n’est qu’au 16ème siècle qu’apparait son appellation définitive, on dit alors qu’elle est située « à la babota del valat ». Pour en expliquer l’origine, on entend bien souvent les guides conférenciers énoncer une explication d’ordre linguistique, rattachant son nom au mot occitan babots, qui signifie le fantôme, l’être imaginaire dont on se sert pour faire peut aux enfants. En fait, lorsque nous nous penchons sur le compois du 15ème siècle, nous y retrouvons un étuvier du nom de Jacques Llabots, fils d’une certaine Dona Rixens. Leur établissement de bains se situait dans l’île des 12 pans, dans un îlot qui est ceinturé par les rues Diderot et la rue qui longeait les murailles de la ville. A ce Jacques succéda, Johan Llabot, qui reprit les fonctions de stuvier. Et c’est certainement de cette famille Llabot/Llabot que provient ce nom de Babote, bien loin des fantômes que l’on brandit en recherchant du sensationnalisme touristique. Un plan conservé à la Société Archéologique de Montpellier porte mention de la tour de la Belette, ce qui être une approximation due à son auteur, un polonais du nom de Ziarko Polonius
Une tour de défense médiévale
La tour de la Babote fut édifiée à partir de 1206, à l’aide de pierres provenant de la carrière dite du Roy, située sur la commune de Juvignac. Il s’agissait à l’origine d’une tour défensive « ouverte à la gorge » côté ville bloquant la circulation sur le chemin de ronde des courtines. Cette ouverture en arc en plein cintre avait pour objectif d’empêcher que les assaillants, après l’avoir prise, puissent s’y retrancher et s’en servir de bastion protecteur. D’après de nombreux documents concernant son entretien, cette tour était surmontée d’une plateforme couverte d’une toiture sur charpente. De son état d’origine, peu de vestiges subsistent. Côté extérieur, on peut identifier les restes des mâchicoulis qui furent aménagés au 14ème siècle. Par la suite, jusqu’au 18ème siècle, elle connut assez peu de modifications, elle fut simplement adaptée aux nouvelles techniques de sièges. Elle fut surélevée dans les années 1355/1365 et c’est certainement durant cette campagne que l’on établit la ligne de mâchicoulis dont les vestiges sont encore lisibles. Une nouvelle campagne eut lieu en 1428.

Cliché de M. Descossy pour l’Inventaire général du patrimoine.
Sources : Sauvages (abbé de), 1820 .- Dictionnaire languedocien-français contenant un recueil des principales fautes que commettent dans la diction et dans la prononciation françaises, les habitants des provinces méridionales, connues autrefois sous la dénomination générale de Langue-d’Oc .- Alès : chez J. Martin, imprimeur-libraire /
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Chers Fabrice et Loïc, merci pour ce blog passionnant et très bien fait !
Recevez mes amicales salutations.
Jacques 3